Nuit noire.

Nuit noire. Ta cigarette sur le bout des lèvres, incandescente. C’est indécent. Assourdissant.

Nuit noire. Lumière bleue et ombres mouvantes. Enivrantes. La musique m’envole. En transe, les corps hagards aux saintes auréoles.

Nuit noire. Tes épaules larges qui me font muraille. Muraille mobile aux pulsations des basses. Muraille humide au rythme de la sueur. Tu danses, tu le regardes. Seul dans la touffeur de la foule, avec lui.

Nuit noire. Sur votre île, tes mains font naufrage. L’homme s’égare. L’homme s’amarre. Tu lui embrasses la nuque. Il t’embrasse la bouche.

 

 

Tout explose.

La musique

La lumière

La chaleur

Le désir

 

Nuit noire. Electrique. Electronique. Cinématographique.

Extérieur jour. Intérieur nuit.

Je m’éclipse. Dans mes pas, la musique. Tableau vivant aux ondes de choc, je me cogne à chaque noceur. Titubante, je salue les ombres. J’enlace les miens.

Nuit noire. A toute allure. A travers la ville. Le vent du soir

Nuit noire. Toute seule. Tout résonne. L’image rémanente de vos corps, l’écho lointain de vos rires, le parfum résiduel de la moiteur, le goût trempé des excès.

Et vos cœurs.

Vertige.

Nuit noire.

 

Illustration – Brecht Evens (pour toujours fan)

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